Depuis qu’une
partie de la société civile Marocaine a inondé les rues le 20 Février 2011,
répondant a un appel lancé sur Youtube et Facebook par les jeunes du Mouvement
de contestation, plusieurs indicateurs démontraient déjà que Abdelilah
Benkirane, Leader du Parti de Justice et de développement et chef du
gouvernement Marocain actuel, avait fait le choix de ne pas participer aux
manifestations dont les revendications légitimes ne faisaient que refléter les demandes du peuple Marocain.
Parmi ces
revendications on pourrait citer parmi d’autres un système judiciaire
indépendant, constitution démocratique, monarchie parlementaire, séparation
de pouvoirs, liberté d’expression, libération des détenus politiques, combat contre la corruption, poursuite
en justice des "grands" corrompus, généralisation de l’éducation…
Le mouvement du
20 Février, démocratique, ouvert et sans Leader, soutenu par des dizaines de
milliers de Marocains qui se sont multipliés dans les rues le 20 Mars- même après le
discours du roi- était un mouvement aussi fort par sa diversité que vulnérable
aux infiltrations du Makhzen, et ses jeunes militants a la propagande, la
pression et la mesquinerie des services secrets. Entre les campagnes violentes
de matraquage et l’endoctrinement du peuple contre le M20F, les rangs des
manifestants se sont retrouvés radicalisés et réduits a des minorités d’ultra
activistes dans certaines villes, tandis qu’une tranche beaucoup plus grande et
diverse a continué a participer aux manifestation dans d’autres villes comme
Taza, El Hoceima, Casablanca et Marrakech.
Par ailleurs, des
villages avoisinant Taounate et Larache ont récemment connu des bouillonnement
plus intenses pilotés par la majorité de leur population militant pour des revendications
de justice sociale et pour la répartition équitable des richesses dans leur
région.
En effet, la
région d’Al Hoceima compte a elle seule 49 cas d’abus des droits de l’homme
recensés par l’Association Marocaine des Droits de l’Homme dont 15 activistes auraient été relâchés quelques heures après leur arrestation, 14 ont déjà
complété leur sentence, et 20 sont toujours incarcérés avec des peines qui
varient entre 5 mois et 5 ans en plus d’amendes allants jusqu'à 100 000
dirhams, nous rapporte Youssef Raissouni, Président de la section Rabat de
l’AMDH.
L'intervention des soldats dans le village de Chlihate contre les 3000 habitants révoltés a fait plusieurs blessés dont des femmes et enfants, en plus de dizaines de maisons saccagées par les autorités. Des bombes lacrymogènes utilisées lors de l’intervention dont la date d’expiration était dépassée ont causé des éruptions cutanées purulentes chez les villageois.
L'intervention des soldats dans le village de Chlihate contre les 3000 habitants révoltés a fait plusieurs blessés dont des femmes et enfants, en plus de dizaines de maisons saccagées par les autorités. Des bombes lacrymogènes utilisées lors de l’intervention dont la date d’expiration était dépassée ont causé des éruptions cutanées purulentes chez les villageois.
Aussi, plusieurs jeunes
activistes ont entamé des grèves de la faim lors de leur incarcération dans des
conditions déplorables. On pourrait citer le cas Erroussi qui avait dépassé les
90 jours de grève de la faim suite a son arrestation lors d’une manifstation d’étudiants
a Taza, et dont la sœur nous a raconté en détail des abus multiples et torture
physique allant de bouts de chiffons imbibés d’essence dont la police lui a rempli
la bouche jusqu'aux coups qui ont causé des fractures et autres blessures dans
son corps.
Les autorités
Marocaines, a present a court de distractions et de pompes a espoir, ont accéléré le
rythme de répression et le nombre d’arrestations des jeunes activistes. En
effet, ni la nouvelle constitution ni le nouveau gouvernement n’ont réussi a
relever le défi et installer un sentiment de changement positif ces
12 derniers mois. Le régime en place et les "grands" corrompus sont sortis
indemnes de l’année des révolutions Arabes, encouragés par des personnes telles
que Abdelilah Benkirane. Ce dernier a fait pression sur la jeunesse et les
membres du PJD et a par conséquent contribué a former un bouclier protecteur au
lieu de grossir les rangs des manifestants en appelant soutenir et noyer les
minorités par la majorité du peuple auquel appartiennent les revendications de
dignité et de justice sociale.
Les déceptions des personnes ayant choisi de voter durant les législatives du 25 Novembre 2011
se succèdent. Les dettes s’accumulent entre FMI et les milliards empreintés aupres des Pays du
Golfe récemment. Le prix du Gasoil a fait un bond incompréhensible.
Le gouvernement de Mr Benkirane est noyé dans l’engrenage intra-gouvernemental, le tourbillon
supra-gouvernemental royal et makhzenien, et puis la collection impressionnante
de virus ambulants de moufsidine et les cancers intra et inter-ministeriels.
Mr. Benkirane
pensait-il a tort pouvoir vaincre les forces du mal en les protégeant ?
Nous étions dans une conjoncture favorable au changement durant laquelle sa
présence et celle de la majorité auprès des manifestants et du peuple aurait
arraché de vraies acquis et aurait offert au gouvernement suivant des vraies
avancées en termes de prérogatives dignes d’une réelle transition
démocratique.
Au lieu de cela,
nous sommes en présence d’un chef de gouvernement frustré, s’excusant au roi
officiellement pour une phrase simple ne contenant aucune atteinte a quiconque
et ne reflétant que la réalité du Maroc : Aujourd’hui, l’homme qui détient
le pouvoir dans ce pays est le Roi (enfin… par son biais, plusieurs hommes
autour de lui).
Et la confusion
nationale continue dans une approche qui ne peut être qualifiée que de
«Mediation & Damage Control »
Nous pouvons
citer parmi les raisons derrière ce chaos national : La guerre froide (qui
s’embrase) des partis formant le gouvernement de coalition, la soif du pouvoir
et les conflits d’intérêts des responsables. De plus, la rigidité
bureaucratique et les restrictions et nominations makhzano-royales ainsi que les corrompus qui continuent a combattre toute initiative pouvant les placer
derrière les barreaux ne risquent pas de faire avancer les choses. Sans oublier
le système sécuritaire, la DST/ ministère de l’intérieur qui –dans un élan de
stupidité ultime - ont décidé de « se venger » d’une jeunesse de
patriotes a peine florissante en
s’alliant a des juges pour les incarcérer alors que le nouveau ministre de la
justice, Mr Ramid, ne pouvant admettre ces faits, choisit de poursuivre le
cheminement de ses prédécesseurs en niant l’existance de détenus politiques au
Maroc.
La nomination de
Jettou a la tête de la Cour des Comptes vient couronner cette mascarade de
résistance au changement. Comment un financier ayant géré les affaires du Roi
peut il devenir a la tête de l’instance qui rend compte des finances
publiques sans que cela n’indigne la majorité des Marocains?
Ah oui… Ils ne savent pas. Mais certainement, grâce au démenti de Mr. Daoudi, ils
bénéficieront tous de formations supérieures gratuites de qualité qui les
aideront a comprendre la chose publique pour ensuite
recevoir des promesses d’emploi et des centaines de positions ouvertes pour eux, occupées a
présent par les familles et proches de responsables dans lesdits ministères et
administrations publiques.
Nous sommes a
Allah, et a lui nous retournons… Mais en attendant, nous sommes a la rue, et a
elle nous retournerons.
W Mamfakinch
Zineb BELMKADDEM
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